Voici un membre bien connu de certain et que je tiends à présenter aux autres:
Le bénévole (en latin activus bénévolus...) est un mammifère bipède qu'on rencontre surtout dans les associations où il peut se réunir avec ses congénères; les bénévoles se rassemblent à un signal mystérieux appelé "convocation". On les rencontre aussi en petits groupes dans divers endroits, quelque fois tard le soir, l’œil hagard, le cheveu en bataille et le teint blafard, discutant ferme de la meilleur façon d'animer une manifestation ou de faire des recettes supplémentaires pour boucler son budget. Le téléphone est un appareil qui est beaucoup utilisé par le bénévole et qui lui prend beaucoup de temps, mais cet instrument lui permet de régler les petits problèmes qui se posent au jour le jour.
Les ennemis héréditaires du bénévole sont les « yaqua » et les « foquon » (noms populaires) l’origine du premier n'a pu être à ce jour déterminées, quant au second il semblerait être apparenté aux « vraiquon »; les « yaqua » et les « foquon » sont aussi de petits mammifères bipèdes, mais ils se caractérisent surtout par un cerveau très petit qui ne leur permet de connaître que deux mots :« ya qu'à » pour les premiers et « faut qu’on » pour les seconds, ce qui explique leur nom.
Les « yaqua » et les « foquon », bien abrités dans la société anonyme, attendent ; ils attendent le moment où le bénévole fera une erreur, un oubli, pour bondir et lancer leur venin qui atteindra leur adversaire et provoquera chez celui-ci une maladie très grave : « le découragement ».
Les premiers symptômes de cette implacable maladie sont visibles rapidement : absences de plus en plus fréquentes aux réunions, intérêt croissant pour son jardin, sourire attendri devant une canne à pêche et attrait de plus en plus vif qu'exercent un bon fauteuil et la télévision sur le sujet atteint.
Les bénévoles décimés par le découragement risquent de disparaître, et il n'est pas impossible que, dans quelques années, on rencontre cette espèce uniquement dans les zoos où, comme tous ces malheureux animaux enfermés, ils n'arriveront plus à se reproduire.
Les « yaqua » et les « foquon », avec leurs petits cerveaux et leurs grandes langues, viendront leur lancer des cacahuètes pour tromper leur ennui, ils se rappelleront avec nostalgie du passé pas si lointain où le bénévole abondait et où ils pouvaient le traquer sans contrainte.
N.B. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées ne serait évidemment que pure coïncidence.